Un chiffre brut, une réalité qui s’impose : en 2023, l’accès au logement reste une promesse que la société s’efforce de tenir, parfois avec difficulté. Les gouvernements redoublent d’efforts pour faire respecter ce droit humain. En France, l’État a consolidé ses outils juridiques pour freiner les expulsions et soutenir les foyers vulnérables. La loi DALO, en place depuis 2007, n’a rien perdu de sa force : elle permet à toute personne privée de logement d’exiger, devant le tribunal, que l’État agisse.
Derrière ces grands principes, des mesures concrètes voient le jour à l’échelle locale et nationale. On encourage la construction de logements sociaux, on fixe des limites aux loyers dans les secteurs où la pression immobilière explose. Ces règles, loin d’être accessoires, tentent de garantir que chacun puisse avoir un toit, surtout dans les villes où la bataille pour se loger devient parfois absurde.
Les principales lois encadrant le droit au logement en 2023
Pour comprendre le paysage du droit au logement, il faut s’arrêter sur les textes majeurs qui structurent la vie des locataires et des propriétaires. La loi DALO, adoptée en 2007, en est le socle : elle offre la possibilité de saisir le tribunal administratif si l’État faillit à sa mission de fournir un toit décent aux personnes en situation de précarité. C’est un recours concret, qui s’adresse en priorité à ceux que le marché laisse au bord du chemin.
La loi Elan
Le texte baptisé Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), promulgué en 2018, s’impose encore en 2023. Son objectif : faciliter la construction, simplifier les démarches, accélérer la modernisation et la rénovation énergétique. La loi Elan intègre aussi la dimension numérique : elle encourage la digitalisation des procédures et cherche à rendre les logements plus performants, moins énergivores.
Encadrement des loyers
Autre pilier : l’encadrement des loyers. Ce dispositif s’attaque à la flambée des prix dans les villes où la demande est largement supérieure à l’offre. En 2023, il concerne toujours les agglomérations comme Paris ou Lyon. Le principe est simple : mettre un frein aux hausses injustifiées, protéger les locataires contre les abus. La régulation se fait sur des bases précises, ajustées chaque année pour coller à la réalité du terrain.
Voici les textes et mécanismes qui dessinent le quotidien du logement :
- Loi DALO : possibilité de faire valoir son droit à un logement décent face à l’État.
- Loi Elan : encouragement à la construction, à la rénovation et à la simplification administrative.
- Encadrement des loyers : plafonnement dans les zones où trouver un logement relève parfois du parcours du combattant.
Ces éléments, loin d’être théoriques, s’adressent à toutes celles et ceux qui cherchent à se loger dignement, malgré la tension persistante sur le marché immobilier.
Les dispositifs d’aide à l’investissement locatif
Pour encourager la création de nouveaux logements, l’État propose en 2023 plusieurs leviers fiscaux. Ils visent à motiver les particuliers à investir, tout en répondant à la demande croissante. Ces dispositifs jouent sur deux tableaux : augmenter l’offre locative et soutenir la rénovation des biens existants.
Le dispositif Pinel
Le Pinel, reconduit cette année, reste un incontournable. Dédié à l’achat de biens neufs ou rénovés destinés à la location, il ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu. L’avantage s’étale sur six, neuf ou douze ans, avec une dégressivité des taux : jusqu’à 21 % pour les propriétaires qui s’engagent sur la durée. Derrière la mécanique fiscale, il y a la volonté de renouveler l’offre et de permettre à davantage de ménages d’accéder à la location.
Le dispositif Denormandie
Le Denormandie, lancé en 2019, complète l’arsenal d’aides en ciblant l’ancien à rénover. Pour bénéficier de l’avantage fiscal, une condition : que les travaux représentent au moins un quart du coût global de l’opération. Cette mesure cherche à revitaliser les centres-villes et à offrir un second souffle à des logements parfois oubliés du marché.
Les autres dispositifs
Pour compléter le tableau, d’autres solutions existent, chacune avec sa spécificité :
- Le régime LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) : il ouvre droit à des avantages fiscaux pour ceux qui choisissent de louer un bien meublé.
- Le dispositif Censi-Bouvard : ce mécanisme offre une réduction d’impôt à ceux qui investissent dans des résidences de services (étudiantes, seniors, etc.).
Cette diversité de dispositifs traduit une volonté : densifier l’offre locative privée, répondre à des besoins variés et encourager l’investissement là où il fait défaut.
Les mesures de protection des locataires
Face aux réalités du terrain, la législation de 2023 renforce la protection des locataires. Plusieurs mesures viennent encadrer la relation entre bailleurs et locataires, avec pour objectif de préserver les droits de chacun.
Encadrement des loyers
Dans les zones où la pression immobilière est forte, la loi impose un plafond de loyer, calculé selon des critères précis : localisation, surface, caractéristiques du logement. Les propriétaires qui dérogent à ces règles s’exposent à des sanctions, notamment le remboursement du trop-perçu et des amendes.
Droit au logement opposable (DALO)
Pour les personnes mal logées ou sans logement, le recours à la commission de médiation DALO reste possible. Si les pouvoirs publics ne respectent pas leur obligation de relogement, il est possible de saisir le juge administratif. Ce droit s’avère, dans certains cas, le dernier rempart contre la rue.
Préavis réduit
En cas de mutation professionnelle, perte d’emploi, premier contrat de travail ou raisons de santé, le préavis pour quitter un logement locatif tombe à un mois. Cette souplesse vise à faciliter la mobilité et à s’ajuster aux aléas de la vie professionnelle ou personnelle.
Travaux à la charge du bailleur
Le propriétaire doit assumer l’ensemble des travaux nécessaires au maintien d’un logement décent. Sécurité, salubrité, équipements essentiels : rien n’est laissé à l’appréciation du bailleur. Faute de quoi, des sanctions et des indemnisations sont prévues pour les locataires lésés.
À travers ces mesures, la loi tente d’établir un équilibre entre protection des locataires et obligations des propriétaires. Cela contribue à réguler un marché locatif souvent sous tension.
Les procédures d’expulsion et de lutte contre les squats
Procédures d’expulsion
En 2023, la loi encadre strictement chaque étape qui mène à l’expulsion d’un locataire. Le parcours est balisé, avec des obligations précises pour le propriétaire :
- Mise en demeure : obligation d’informer le locataire et de lui laisser la possibilité de régulariser sa situation.
- Assignation en justice : si la situation ne se règle pas, le tribunal est saisi pour délivrer une décision d’expulsion.
- Délai de grâce : le juge peut accorder jusqu’à trois ans au locataire pour trouver une solution de relogement.
La trêve hivernale, du 1er novembre au 31 mars, gèle toute expulsion durant cette période. Certaines exceptions subsistent, notamment si un relogement adapté est proposé.
Lutte contre les squats
Le législateur a, en 2023, renforcé la réponse aux occupations illicites. La procédure d’expulsion des squatteurs est simplifiée : dès constatation, le propriétaire peut solliciter le préfet, qui doit trancher sous 48 heures. Cette célérité vise à décourager les intrusions et à réaffirmer le droit de propriété. Pourtant, de nombreuses associations rappellent les limites de ces solutions, soulignant que l’urgence sociale appelle des réponses plus larges et inclusives.
Les derniers ajustements législatifs dessinent une ligne de crête : protéger les propriétaires sans perdre de vue la nécessité d’un logement pour tous. La question reste vive, et chaque année, elle se rejoue à l’aune des réalités du terrain.


